Vous avez pour projet d'ouvrir un bar ? Pour que votre démarche se conclue par un succès, il est important de bien connaître toutes les exigences et les réglementations en vigueur. Voici donc quelques conseils pour réussir l'ouverture de votre établissement.
Peut-on ouvrir un bar sans expérience ?
Oui, il est tout à fait possible d'ouvrir un bar sans avoir une expérience préalable dans le domaine. Contrairement à d'autres secteurs, l'ouverture d'un bar ne nécessite pas de diplôme spécifique. Cependant, il est indéniable que la connaissance du secteur s'avère précieuse pour réussir dans cette entreprise. Une compréhension approfondie des tendances du marché, des exigences légales et des préférences de la clientèle peut grandement contribuer au succès de votre bar.
Est-ce qu’il y a une formation obligatoire pour ouvrir un bar ?
Même si vous n’avez pas besoin de présenter de diplôme spécifique pour ouvrir un bar, certaines formations sont obligatoires. 3 formations peuvent être exigées pour assurer le bon fonctionnement et la légalité de votre établissement. Il s’agit de :
La formation hygiène : si vous proposez de la restauration dans votre bar, elle est indispensable. Cette formation vise à garantir le respect des normes de sécurité alimentaire dans votre établissement. Au moins une personne de votre équipe doit détenir cette certification. Elle se déroule généralement en 2 jours.
Le permis d’exploitation : la formation pour détenir un permis d’exploitation est également obligatoire et se déroule sur 20h. Elle peut être réduite à 6 heures si vous justifiez d'une expérience professionnelle d’au moins 10 ans en tant qu’exploitant. Une fois obtenu, ce permis est valable pendant 10 ans et est nécessaire pour l'obtention des licences.
Le permis de vente de boissons alcoolisées de nuit : cette formation concerne spécifiquement la vente de boissons alcoolisées et cocktails après 22 heures, elle est indispensable si vous prévoyez d'ouvrir votre bar en soirée. Une journée de formation de 7h est nécessaire pour obtenir ce permis.
Démarches et conseils pour l'ouverture d’un bar
L’ouverture d'un bar demande une planification minutieuse, une connaissance approfondie du marché et le respect de certaines réglementations. Voici un guide détaillé des démarches à suivre pour ouvrir avec succès votre propre établissement.
Trouver le bon concept
Avant de vous lancer, vous devez définir le concept de votre bar. Il est important que votre local dispose de sa propre identité et qu’il se démarque de la concurrence. De cette façon, vous multiplierez les chances d’attirer les clients. Il convient toutefois de proposer un concept qui répond aux attentes des clients de votre secteur. Réfléchissez au type de clientèle que vous souhaitez attirer, à l'ambiance que vous voulez créer, ainsi qu'aux produits et services que vous allez proposer. Que ce soit un bar à cocktails haut de gamme, un bar à bière, un bar à tapas ou un café branché, avoir un concept clair vous aidera à vous démarquer sur le marché.
Définir son budget
Une fois que vous avez bien défini votre concept, vous devrez établir un budget réaliste en tenant compte des coûts liés à la location ou à l'achat de l'emplacement, mais aussi au coût des équipements professionnels. Mobilier de cuisine, de salle, de bar, doseurs de boissons professionnels, vitrines à vin, stock de boissons et de nourriture… Sans oublier les dépenses liées au personnel et à la publicité. Prévoyez également une marge pour les imprévus afin de garantir la stabilité financière de votre entreprise. Le coût moyen pour l'ouverture d’un bar oscille entre 50 000 et 200 000 euros. Le permis d’exploitation coûte entre 200 et 500 euros, la licence IV à elle seule vous reviendra à environ 20 000 euros. Il vous faudra aussi prévoir les premiers salaires de vos employés. N’hésitez pas à vous rapprocher d’un professionnel pour établir un budget précis.
Quant au financement de votre projet, il peut provenir de votre apport personnel, d’un prêt professionnel auprès d'une banque ou encore d’un prêt d’honneur à taux zéro sans apport de la part d’organisations comme Réseau Entreprendre ou BPIFrance. Le prêt brasseur peut aussi être la solution pour financer votre projet. Il s’agit d’une aide financière ou matérielle octroyée par un brasseur en échange d’un contrat d'exclusivité.
Faire une étude de marché et un business plan
Pour réussir dans le secteur de la restauration, l’étude de marché et le business plan font partie des éléments essentiels de votre projet. L'étude de marché consiste à collecter des données pertinentes sur l'environnement économique, social et culturel dans lequel votre bar sera implanté. Cela comprend l'évaluation de la demande locale, la compréhension des habitudes de consommation, l'analyse démographique de la population environnante, ainsi que l'identification des tendances du marché.
Pour évaluer la demande locale, vous pouvez utiliser diverses méthodes telles que des enquêtes auprès des habitants, des analyses de données démographiques disponibles, des observations sur le terrain et des études de comportement d'achat. Il est important de comprendre les besoins et les préférences de votre clientèle cible afin d'adapter votre offre en conséquence. Analyser la concurrence est également primordial pour déterminer votre positionnement sur le marché. Étudiez les autres bars et établissements de restauration dans la région pour identifier leurs forces et leurs faiblesses, ainsi que les opportunités inexplorées. Cela vous aidera à élaborer une proposition de valeur unique et à différencier votre bar de la concurrence.
Une fois que vous avez recueilli toutes ces informations, il est temps de passer à l'élaboration du business plan. Celui-ci constitue un document détaillé décrivant votre projet dans son ensemble. Il regroupe plusieurs éléments importants comme le concept de votre bar, votre stratégie marketing, vos projections financières et votre plan de gestion. Si vous prévoyez de demander un prêt bancaire pour l’ouverture de votre bar, ce document vous sera exigé.
Choisir son statut juridique
Le choix du statut juridique pour votre bar est également très important puisqu'il va impacter la gestion, la responsabilité et la fiscalité de votre local. La SARL offre une responsabilité limitée et une gestion souple, mais implique des formalités de création et une fiscalité à l'IS. L'EURL, variante adaptée aux entrepreneurs individuels, propose quant à elle une responsabilité limitée, une gestion flexible, et une fiscalité avantageuse avec l'option de l'IR. Ce statut nécessite toutefois des démarches administratives et peut engager la responsabilité de l'associé unique. L'entreprise individuelle, simple à créer et fiscalement avantageuse, souffre d'une responsabilité illimitée et peut être moins attractive pour les partenaires et les investisseurs. Pour choisir le meilleur statut, il est recommandé de consulter un professionnel pour évaluer les avantages et inconvénients de chaque option en fonction de vos objectifs et de votre situation financière.
Obtenir les différentes licences
Pour exploiter légalement votre bar, vous devez également obtenir les licences appropriées. Il existe trois types de licences correspondant à différents types de boissons :
Les boissons sans alcool peuvent être vendues librement sans besoin de licence (anciennement licence 1).
Les boissons avec un taux d'alcool inférieur ou égal à 18° nécessitent une Licence III.
Les boissons avec un taux d'alcool supérieur à 18° requièrent une Licence IV.
Assurez-vous de vous conformer à la réglementation locale et de respecter les conditions spécifiques à chaque type de licence.
Souscrire les assurances nécessaires
Pour protéger votre local et votre activité, vous ne devez pas non plus oublier de vous assurer. Pour votre bar, deux assurances sont indispensables, il s’agit de l’assurance multirisques professionnelle et de la responsabilité civile. Certaines offres incluent les deux couvertures au sein d’un seul et même contrat.
L’assurance multirisque professionnelle couvre une gamme étendue de risques liés à votre activité commerciale. Elle inclut la protection contre les incendies, les dégâts des eaux, le vol, les bris de glace, et d'autres dommages matériels pouvant affecter votre établissement. En cas de sinistre, cette assurance vous permet de réparer ou de remplacer les équipements endommagés, de restaurer les locaux et de reprendre rapidement votre activité sans subir de lourdes pertes financières.
L’assurance responsabilité civile quant à elle permet de couvrir les dommages corporels ou matériels causés à des tiers dans le cadre de votre activité. Par exemple, si un client se blesse en glissant sur un sol mouillé dans votre bar, l'assurance responsabilité civile prendra en charge les frais médicaux et les éventuelles indemnisations. De même, si un équipement de votre bar endommage les biens d'un tiers, cette assurance couvrira les coûts de réparation ou de remplacement.
Ouvrir son établissement
Une fois toutes les formalités administratives accomplies, vous pouvez ouvrir votre bar. Pour cela, vous devrez commencer par rédiger les statuts juridiques de votre entreprise avec l'aide d'un avocat pour plus de facilité. Vous devez ensuite déposer le capital social de votre entreprise sur un compte bancaire dédié et ouvrir un compte bancaire professionnel pour gérer les finances de votre établissement. Pour ouvrir votre établissement, vous devez aussi publier un avis de constitution dans un Journal d'Annonces légales et immatriculer votre entreprise auprès du Guichet unique afin d’obtenir votre K-Bis.
N’oubliez pas de faire une déclaration préalable à la mairie de votre lieu d'exploitation en remettant le formulaire cerfa n°22542*05, au moins 15 jours avant l'ouverture de votre bar. Notez aussi que si vous souhaitez diffuser de la musique dans votre établissement, il vous faudra obtenir une autorisation préalable auprès de la SACEM et verser une redevance annuelle.
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